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Au fil des étoiles
25 septembre 2016

Qu'écrire en dédicace ?

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Maintenant que la rentrée est passée, les salons d'automne ouvrent leur porte. Je n'y participerai pas mais mon fil d'actualité est rempli de messages d'auteurs annonçant des dédicaces un peu partout en France (je ne peux d'ailleurs que vous encourager à aller faire un tour si un salon du livre s'annonce près de chez vous !). Cela m'a remis en tête la dure question des dédicaces. Je n'ai pas beaucoup d'expérience en la matière, mais je voulais la partager avec vous.

D'après ce que j'ai pu en voir, il existe deux types de dédicaces. Le premier est celui que j'ai le plus pratiqué pour la simple raison que mes dédicaces sont destinées la plupart du temps à des personnes que je connais, de près ou de loin. Ces dédicaces se doivent d'être exclusives. Pour la première, j'en ai profité pour dire par écrit ce que je ressens aux gens que j'aime : plus les gens étaient proches de moi, plus c'était compliqué. La dédicace se résume à quelques lignes sur un livre. Par conséquent, chaque mot pèse. Pour certaines, j'ai réfléchi plusieurs jours. Pour les gens plus éloignés ou les simples connaissances, c'était plus facile : il m'a suffi d'évoquer les moments passés en commun ou les circonstances de notre rencontre, parfois une conversation partagée. Dans tous ces contextes, la dédicace ne parle pas de l'objet du livre, mais de la relation réelle qui existe entre l'auteur et le lecteur.

Il en est autrement pour des lecteurs inconnus. En proportion, j'ai eu moins à en trouver pour l'instant. Dans ce cas, c'est très difficile d'être personnel, quelle qu'en soit l'envie. Jusqu'à présent, j'avais été surprise et un peu triste de constater que les grands auteurs se contentent de signer ou utilisent toujours la même phrase type pendant les salons. Aujourd'hui je comprends pourquoi : que dire quand quelqu'un que l'on ne connaît pas achète ce que l'on a écrit ? On se retrouver à espérer une bonne lecture avec une phrase creuse... A moins de parler de l'histoire en elle-même. Le problème, c'est que sur les salons, la majorité des personnes qui se présentent n'ont pas lu votre histoire. Ils sont séduits par plein d'autres stimulis : la couverture, la maison d'édition, le résumé, vous (parfois), le bouche à oreille... Les options restantes pour écrire une dédicaces sont réduites.

Au début, j'étais gênée par cet état de faits avant de comprendre qu'il était inéluctable. Je ne nierai pas avoir quelques éléments de phrases préconçus. Par contre, je mets un point d'honneur à les faire varier à chaque fois, autant que possible. Je pense que les lecteurs méritent ce respect. Je me demande ce qui distingue mon histoire de toutes les autres. Quels sont les traits auxquels j'aimerais que le lecteur face attention? A quel personnage ? Cela peut changer d'une fois à l'autre.

Une dédicace c'est quelque chose d'agréable, mais c'est aussi le dernier lien avec son texte avant qu'il n'appartienne au lecteur et qu'on n'en entende plus parler. La plupart du temps, je pense que le livre finira par ne pas être lu. Il me manque ce retour... Au final, je suis contente de ne pas l'avoir. L'histoire, après la dédicace, n'est plus la mienne. Ce que je dis n'a plus d'importance : c'est ce que le lecteur comprend qui compte. Je suis contente que ce soit comme ça. De cette façon, l'histoire continue à être la mienne dans ma tête. Chacun a sa propre conception de ce qu'il lit. Alors je continue à faire une dédicace différente à chaque fois, parce que chaque histoire lue est différente.

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