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Au fil des étoiles
19 octobre 2016

Parler de l'écriture (ou la difficile combinaison de la passion et de la réalité)

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Je vous avertis, je vais aujourd'hui poser une question à laquelle je n'ai pas de réponse. C'est un problème auquel je suis confrontée au quotidien, et auquel je n'ai pas trouvé de solution qui convienne pour l'instant. Mon activité en tant qu'autrice se fait sous pseudonyme car je ne voulais pas (entre autres), mélanger ma vie privée, ma vie professionnelle et ma vie autour de l'écriture. La séparation est très nette : seuls mes amis, ma famille, mes proches savent que j'écris. Cependant, cette situation se révèle compliquée à gérer au quotidien pour plusieurs raisons : tout d'abord, je sympathise avec des gens dans mon travail, avec lesquels j'ai envie de partager mon expérience. De façon plus générale, je considère que l'écriture est une activité dont je n'ai pas à avoir honte, au contraire.

Dans cas, pourquoi cette opposition ? Parce qu'elle reflète l'ambivalence inhérente au livre. Chaque histoire a une valeur culturelle, en lien avec l'art. En France, l'écriture est une activité valorisée dans le sens où elle est respectée. Elle est aussi dénigrée parce qu'elle est considérée comme étant issue de l'inspiration et de ce fait en lien avec une image de l'artiste clichée, bohème, en occultant la valeur travail qui sous-tend cette activité. Cette facette du livre et plus largement de l'image de l'auteur amène déjà ses complications : comment se présenter ? Dire "j'écris" ? "Je suis auteur" ? "Je suis publiée" ? Dans l'esprit collectif, cela s'apparente à de la vantardise, comme si la personne qui écrivait cherchait à se mettre en avant.

Le problème, c'est que c'est en partie vrai. Parce que l'auteur n'a pas seulement créé un objet culturel ; il a produit un objet commercial. Un livre, ça se vend. Ca a un coût de fabrication, de publication. Il existe un marché du livre, de la publicité autour du livre. Et par conséquent, ne nous leurrons pas, un auteur cherche à vendre ce qu'il a écrit. Indiquer qu'on est auteur, en soi, est une information commerciale. Ce n'est pas une obligation d'achat, mais cela potentialise une transaction financière. Cela attise la curiosité.

Dans un cas comme dans l'autre, cette perception de l'auteur me gêne. Je n'ai pas envie de m'affirmer comme une artiste bohème, et je n'ai pas envie qu'on me considère de la sorte dans mon environnement professionnel. D'un autre côté, je n'ai pas non plus envie de forcer qui que ce soit à acheter ce que j'écris. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai créé ce blog et mon compte wattpad : toutes mes histoires n'y sont pas disponibles, mais quelqu'un qui veut se faire une idée avant d'acheter peut le faire gratuitement.

Parler de ce que j'écris avec mes collègues s'avère donc compliqué, voire inexistant. Pourtant, c'est une partie de ma vie que je souhaiterais partager avec (certains) d'entre eux. Pas pour me mettre en avant, pas pour essayer de vendre : juste parce que ça me ferait plaisir d'en discuter avec eux et d'avoir leur opinion à ce sujet. C'est un de mes grands objectifs de l'année : parler de ma deuxième activité avec les personnes que j'apprécie, de façon simple, sans pousser à la vente ni donner l'impression de me mettre en avant. Pour l'instant, je ne progresse pas d'un iota. J'espère trouver une solution. N'hésitez pas à me donner des idées si vous en avez !

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