Un petit souvenir

Je n'ai pas encore trop évoqué ici ma dernière parution dans l'anthologie "Chevaliers errants" des éditions Mots et légendes. Je le ferai plus longuement dans un autre article, mais je tiens ici à souligner la saveur particulière que revêt cette publication à mes yeux.

Ceux qui me connaissent personnellement savent que j'écris depuis mon plus jeune âge, depuis quasiment que je sais tenir un stylo. J'ai commencé à chercher à être publiée tôt, vers la fin de mon adolescence. Bien entendu, j'avais des rêves plein la tête, mais aussi des incertitudes liées à mon âge. Je manquais cruellement de confiance en moi à cette période. Dans mon esprit, cela donnait un mélange détonnant : l'envie de tout tenter, de réussir, mais une telle peur de l'échec que je renonçais facilement parce que je n'arrivais pas à atteindre l'excellence du premier coup.

C'est dans cet esprit que j'ai soumis une nouvelle à un appel à textes sur le site de Mots et Légendes. A l'époque, ce n'était pas encore une maison d'édition, mais il existait déjà des concours d'écriture. J'avais rédigé un texte, "le labyrinthe des sentiments". Seule la nouvelle arrivée première au concours serait publiée. Pleine d'entrain, je me suis décidée à soumettre quelque chose.  J'avais mis mon coeur dans cette histoire, est-il besoin de le préciser ? Chaque auteur le fait.

Je suis arrivée deuxième. Je suis ressortie de cette expérience avec la certitude de ne jamais être publiée de ma vie parce que mon texte serait toujours trop mauvais. Avec le recul, au regard de mon âge, je considère cet événement comme une réussite plus qu'autre chose. Cela m'a formée, m'a énormément appris, ne serait-ce que sur la façon de participer à un appel à textes.

A l'époque, ma réaction a forcément été autre, assez adolescente, ce que je traduirais aujourd'hui par "wesh c'est bon là vas-y je fais plus rien". C'était stupide. C'était de mon âge. Aujourd'hui, j'aimerais pouvoir dire à cette adolescente de ne pas se décourager si vite. Elle est capable. La preuve, un autre texte a été sélectionné par la même maison d'édition. C'était possible. Il suffisait de s'accrocher un peu.

La leçon la plus importante que je retiendrai de cet événement est que le métier d'écrivain est constitué d'une succession d'échecs formateurs. Beaucoup abandonnent : ils ne finissent par leur texte, n'osent pas soumettre, rechignent à modifier, etc. En réalité, la persévérance finit toujours par payer. J'aimerais le retenir.