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Au fil des étoiles
2 août 2016

Les livres qui ont changé ma façon d'écrire (3) : le cycle de l'assassin royal, Robin Hobb

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Dois-je vraiment présenter Robin Hobb ? Pour les néophytes, précisons d'abord que c'est une femme. C'est un des grands noms de la fantasy actuelle (même si j'avoue que ça fait longtemps que je n'ai plus eu le bonheur de la lire, question de temps). Ses premières publications datent des années 90 mais je ne l'ai découverte qu'à l'adolescence. J'ai passé des nuits à lire Robin Hobb, avec Barcelona de Freddie Mercury et Montserrat Caballé en fond (je recommande aussi, au passage) et une pointe d'encens à la vanille... Bref, l'Assassin royal, qu'est-ce que c'est ? C'est l'histoire de Fitz, un bâtard royal. En apprenant sa naissance, son père Chevalier a renoncé au trône en faveur de son plus jeune frère, Vérité. Fitz est recueilli par le maître des écuries, Burrich, et grandit près du château. Il y découvre son pouvoir, le Vif, une magie interdite, qui lui permet de communiquer avec les animaux par la pensée. Mais les choses se compliquent grâce à l'intervention du roi Subtil, son grand-père, qui décide de l'attacher au royaume en le formant à devenir assassin sous la tutelle d'Umbre. Fitz devra cacher son apprentissage secret tout en se méfiant de son oncle, Royal, prêt à tout pour prendre le pouvoir... Voilà, j'ai essayé de rester très factuelle mais pour être honnête, c'est difficile. Ce livre est un univers riche, empli de magie et de rêve, et pourtant si humain.

En quoi il a changé ma façon d'écrire ? Je pourrais nommer des dizaines de raisons mais j'essayerai d'être brève. La première est sans doute qu'il m'a convaincue qu'on peut enchanter son quotidien. Le monde de Fitz est un monde d'écuries et de promenades en ville (surtout dans les premiers tomes), très concret. Pourtant, il pratique la magie, il rencontre des personnages haut en couleur... Son monde est décalé par rapport au nôtre mais il semble atteignable. Il fait rêver. Ce livre a aussi changé ma façon d'écrire parce qu'il m'a appris l'importance des noms. Dans le monde de Robin Hobb, la royauté porte le nom de la qualité qu'il représente. On ne sait pas vraiment si c'est le prénom qui pousse la personne à agir de façon à en être digne ou si, par une sorte de magie, cela influence son comportement. En tout cas, cette idée m'a charmée. J'ai toujours aimé les prénoms et recherché leur sens. Le voir mis en scène de cette manière m'a d'autant plus poussé à y réfléchir.

Le cycle de l'assassin royal m'a aussi donné une leçon magistrale de création de personnage. Comme dit précédemment, j'ai lu pour la première fois l'assassin royal quand j'étais au lycée. A l'époque, le personnage de Fitz me fascinait : je partageais ses convictions, sa révolte contre les adultes, son sentiment d'injustice. J'ai relu le même cycle il y a quelques années et, à ma grande surprise, j'ai découvert que ma perception du livre avait changée. Pas comme quand je lis le Seigneur des anneaux et que je découvre un nouveau détail. Non. Je n'étais plus du tout d'accord avec Fitz. Il m'a fait l'effet d'un gamin sans cervelle, incapable de comprendre les sacrifices que faisaient les autres personnages pour assurer son bien-être, fier, pédant. Bref, il m'a énervée. Si j'ai eu cette sensation, c'est parce que les personnages du cycle de l'assassin royal sont le fruit d'un important travail sur la psychologie du personnage. On sait ce qu'il pense, ce qu'il ressent. J'espère un jour être capable de créer des personnages capables de provoquer un tel impact psychologique sur un lecteur.

J'ai gardé le changement le plus important pour la fin : la thématique de la folie. Je la côtoyais depuis plusieurs années déjà, mais le cycle de l'assassin royal, à travers le personnage du fou, m'a permis de m'y attacher. Ce thème ne m'a plus quittée. J'en ai fait mon sujet d'études, j'en ai étudié les mécanismes... Et il est omniprésent dans ce que j'écris. Quoi qu'il arrive, je cherche à créer un retournement de situation, un changement chez le personnage. J'essaie de multiplier les points de vue... Je ne pourrais décrire en quelques phrases l'importance de cette thématique pour moi. Oui, Robin Hobb ne m'a rien appris au niveau du style, mais elle m'a appris comment raconter une histoire. La dernière leçon qu'elle m'a donnée, c'est celle de la persévérance (même si elle n'est pas la seule). Le premier tome de l'assassin royal est sorti en 1995. A ce jour, Robin Hobb écrit encore avec ces personnages, cet univers. Cela fait plus de vingt ans, et elle a encore des choses à nous apprendre. Je ne peux qu'admirer cette femme forte et résolue. J'espère que vous aussi.

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Commentaires
M
Oui j'ai plusieurs livres dédicacés ! Malheureusement comme tout le monde veut la voir (ce qui est légitime), parler est compliqué... J'aimerais beaucoup pouvoir discuter une heure avec elle !
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A
Est-ce que tu l'as déjà aperçue aux Imaginales ? Elle y vient très régulièrement. ;)
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