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Au fil des étoiles
14 janvier 2017

Ma dernière nouvelle est sortie !

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Ma première nouvelle de l'année vient d'être publiée (j'espère que ça en annonce d'autres) ! Cette fois-ci, c'est une toute jeune maison d'édition, Ziô Books, qui a choisi de me faire confiance. Le livre est disponible en format papier et numérique, mais uniquement via internet et la plateforme lulu.com. L'anthologie se nomme "les héros ne meurent jamais", ma nouvelle "un numéro parmi d'autres". Nouveauté : elle a été mise en valeur puisque c'est la première que vous pourrez lire ! J'ai choisi de me consacrer uniquement à la science-fiction pour changer : pas de fantasy, pas de steampunk, même pas de pont entre les deux. Je suis ravie d'avoir été choisie ! J'ai essayé de coller au mieux au sujet en donnant plusieurs interprétations au thème. J'espère que cela vous plaira !

Si vous voulez en savoir un peu plus sur les auteurs, c'est par ici : description

Si vous voulez commander, c'est par là. Attention cependant, il faut ajouter au prix affiché taxes et frais de port : commander

Et comme d'habitude, je vous laisse avec un extrait pour vous donner envie !

         Numéro 351 était éveillé mais ses paupières restaient closes. Il ne voulait pas les ouvrir. Chaque seconde constituait un répit supplémentaire ; il ne voulait pas se lever. Il ne voulait pas être là. Pourquoi ne pouvait-il pas rester au lit sans bouger et se laisser aller au néant salvateur ? C’était son seul désir. Pourtant Numéro 351 savait qu’il se lèverait bientôt. Il savait que l’illusion était de courte durée. Comme chaque jour, il savourait le moindre instant de solitude et de paix. Durant ce court laps de temps, il n’y avait rien, rien que lui et ses pensées. Et puis il s’obligeait à se réveiller. Il devait revenir à la réalité. Pour affronter le monde. Numéro 351 ouvrit les yeux.

          — Tout va bien ? Tu vois clair ? demanda aussitôt une voix par trop familière.

          Numéro 351 poussa un soupir et se passa une main sur le visage. On guettait sa respiration, le moindre de ses gestes. Ils étaient là, toujours. Leur présence ininterrompue l’épuisait. Il n’avait pas l’occasion de se lever seul.

          — Tout va bien, Achille, confirma-t-il avec lassitude. Mes organes vitaux fonctionnent. Je me sens en pleine forme.

          Numéro 351 se redressa. Un rayon de soleil éclairait sa chambre sans parvenir à l’égayer. Les murs étaient nus, gris ; le sol moquetté. Le rare mobilier, sécurisé à l’extrême, l’affligeait par sa neutralité. Le lit ovale empêchait qu’on le heurte. Les portes matelassées et les fenêtres s’ouvraient automatiquement pour ne pas se coincer les doigts. Il n’y avait aucun meuble dans lequel se cogner, aucune décoration permettant de personnaliser la pièce. Rien que lui, Numéro 351, et ses héros.

          — Veux-tu aller aux toilettes ? demanda Achille.

          Numéro 351 se leva. Son compagnon lui saisit le bras pour l’aider, vérifia que ses pieds se posaient au sol sans se fouler et lui ouvrit la porte.

          — Je peux y aller seul, tenta Numéro 351 sans y croire.

          Il essayait chaque jour. Chaque jour, on lui refusait le simple plaisir d’agir par lui-même.

          — Ne sois pas ridicule, intervint Napoléon. Nous n’allons pas t’abandonner. Et si tu te faisais mal ? Ou qu’on t’attaquait ?

          Numéro 351 esquissa un sourire triste. Comment pourrait-il se faire mal ? En trébuchant sur de l’air ? Qui restait-il pour l’attaquer ? Numéro 351 ne risquait rien. On s’était occupé des criminels depuis longtemps. La surprotection dont il était victime le désespérait ; l’infantilisation dont faisaient preuve les héros le déprimait. Numéro 351 resta poli. Il était important de maintenir de bonnes relations pour que le quotidien, à défaut d’être enthousiasmant, reste supportable.

          — Merci, Popo, dit-il. Allons-y.

          Ce n’était pas leur faute. Numéro 351 se le répétait. Les héros faisaient leur travail du mieux qu’ils le pouvaient. Ils se rendaient utiles. Ils le préservaient. Et ils étaient attachants. Toujours polis, serviables, compatissants. Numéro 351 aurait pu les trouver agréables s’il n’avait pas été obligé de les voir chaque seconde de sa vie.

          — Laisse la porte ouverte, précisa Achille.

          Numéro 351 ne prit pas la peine de répondre. Sa vie pitoyable l’affligeait. Le déprimait. Il poussa la porte des toilettes avec un nouveau soupir. Il était impuissant. Il n’y avait rien d’autre que cette vie et il se sentait fatigué de la vivre. Au moins avait-il l’avantage de partager sa détresse avec ses semblables. Peut-être l’autoriserait-on à le faire aujourd’hui.

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