Pourquoi la littérature de l'imaginaire ?

C'est une question que les personnes qui me lisent sont en droit de se poser : pourquoi un tel choix ? La science-fiction, la fantasy, le steampunk, qui forment ce grand ensemble que sont les littératures de l'imaginaire, s'avèrent être mon domaine de prédilection. J'écris en respectant ces genres et je ne me tourne vers aucun autre.

Pour commencer, je ne cherche pas à tirer profit à tout prix de ce que j'écris. Si c'était le cas, des genres bien plus lucratifs me tendaient les bras : romance, littérature blanche ou érotique... Les littératures de l'imaginaire sont des genres de niche, c'est-à-dire qu'elles s'adressent à un public de fidèles qui s'accroît peu avec le temps, surtout en France (c'est beaucoup moins le cas en Allemagne ou aux Etats-Unis).

Ensuite, je dois avouer mon intérêt personnel pour cette littérature si particulière. Mon amour de l'imaginaire est né avec Tolkien, comme pour beaucoup de personnes, et il n'a cessé de croître depuis. Robin Hobb, Zelazny, Orson Scott Card, Philip K. Dick, et pour les français Fabien Clavel, Léa Silhol, Jean-Louis Fetjaine... Tous ces auteurs ont bercé la fin de mon enfance, mon adolescence et l'âge adulte. J'ai la curiosité des autres genres, souvent par périodes, et j'ai une prédilection pour les classiques français, anglais, américains, japonais et russes de façon générale, mais rien dans mon esprit n'atteindra les univers colorés ou émouvants que j'ai pu découvrir grâce aux littératures de l'imaginaire.

Le style est une autre raison : je n'ai jamais lu d'ouvrage de fantasy, de science-fiction ou de steampunk qui ne respecte pas un certain niveau de langue et les règles de grammaire. J'aime les écritures fluides et le vocabulaire construit : je ne le retrouve pas forcément ailleurs, en particulier dans les dialogues de littérature blanche. Je ne recherche pas que la cohésion d'un univers, mais aussi la richesse de l'expression, des personnages construits.

Et c'est ce qui m'amène au dernier point : m'interroger sur le monde dans lequel je vis. La littérature de l'imaginaire est un formidable outil d'évasion, qui permet de décompresser, de s'identifier, parfois même de s'instruire. Mais on ne peut nier sa portée critique : un monde de ce type ne se construit pas à part, en-dehors de toute référence. Au contraire, chacun des univers que j'ai appréciés dans cette littérature évoquaient le monde réel. J'y ai trouvé un pouvoir de dénonciation, de réflexion, de suggestion que je ne vois nulle part ailleurs et dont je ne parviens pas à me lasser.

J'espère faire transparaître un peu de cette volonté, de cet amour pour les littératures de l'imaginaire dans mes écrits. Si je les ai choisies, c'est aussi pour leur rendre hommage !