Quelques aides à la relecture (1)
En relisant un texte, je ne me concentre pas seulement sur les erreurs d'intrigue, mais aussi les erreurs de style. Au fil du temps, je me suis rendu compte que je reproduisais les mêmes mécanismes lors de mes premiers jets. Je mets donc en place des règles et des repères pour améliorer mes écrits. La plupart de ces règles sont issues des mêmes difficultés : l'emploi de verbes faibles, les répétitions, les structures grammaticales redondantes, les phrases lourdes et sans grâce. Voici quelques erreurs que je commets régulièrement et ma façon de les corriger.
Faire disparaître le verbe "être" et le verbe "avoir"
Le verbe "être" et le verbe "avoir" sont omniprésents dans la langue française. Nous les utilisons dans la majorité de nos phrases, non seulement parce qu'ils sont utiles mais aussi parce que la plupart des temps de la conjugaison les emploient : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur... Voici quelques moyens de les supprimer.
- Les interrogations
Il existe trois façons de poser une question dans la langue française. L'une d'entre elles contient le verbe être et est employée dans le langage courant, ce qui signifie que j'y pense d'instinct en écrivant. Il suffit de transformer cette forme et préférer une des deux autres.
Exemple : Est-ce que tu vas à la plage demain soir ?
Vous avez le choix entre "Vas-tu à la plage demain soir ?" et "Tu vas à la plage demain soir ?". On quitte le langage courant pour choisir le langage familier ou le langage soutenu. Cette technique a le mérite de clarifier les rapports entre les personnages : sont-ils proches, partenaires ?
- se contenter du participe passé
Dans notre quotidien, nous avons tendance à employer des "qui" et des "que" quand nous parlons, et cela se retrouve dans notre façon d'écrire. Pour l'éviter, l'emploi du participe passé seul permet de transmettre la même idée sans employer le verbe avoir ou une subordonnée.
Exemple : Il attrapa les livres qui étaient posés sur la table et les rangea sur une étagère.
Ici, le participe passé est employé en complément de l'auxiliaire afin de former le verbe dans la phrase. Mais il peut aussi être utilisé différemment : "Il attrapa les livres posés sur la table et les rangea sur une étagère".
- utiliser des antonymes
Nous avons tendance à employer les mots qui nous sont les plus familiers. Cela passe par un emploi de certaines expressions en y ajoutant une négation plutôt que par l'utilisation de leur contraire. Parfois, cette transformation nous permet de comprendre que le verbe "être" n'était même pas nécessaire au départ.
Exemple : Ce n'est pas possible ! Tu n'en es pas capable.
Les verbes "être" dans ces deux phrases ne sont pas nécessaires et empêchent le dialogue d'avoir plus d'impact : "Impossible ! Incapable", contient bien plus de dédain et de haine que l'exemple plus long.
- transformer le nom en verbe
Souvent, le verbe "être" est employé par mécanisme, parce qu'on ne cherche pas à utiliser une autre formulation. En y réfléchissant, on peut le supprimer.
Exemple : Il ne serait bientôt plus une menace pour son bonheur.
Dans ce cas, le nom qui dépend du verbe peut devenir le verbe : "Il ne menacerait bientôt plus son bonheur".