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Au fil des étoiles
10 juin 2020

Edition et écologie

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J'aimerais aujourd'hui partager une réflexion que je développe depuis quelques temps. Je n'ai pas forcément la réponse, mais je m'interroge.

Il va de soi que l'industrie du livre peut s'avérer polluante. D'une part, la production de livres, mais surtout la mise au pilon des invendus et les éditions d'annuels (manuels scolaires, agenda etc) pose question. D'autre part, les ebooks pourraient constituer une alternative, mais ils sont eux aussi polluants, par les matériaux employés, la durée de vie limitée par exemple. En plus de cela, les questions d'acheminement et la politique menée par les grandes entreprises comme Amazon ajoutent au problème.

Je pense aussi souvent à la question des petites maisons d'édition et de leur rentabilité. Le marché fonctionne selon une logique commerciale, et même si je ne renie absolument pas le talent des auteurs édités, il va de soi que l'éditeur doit chercher avant tout quelque chose qui va se vendre, c'est-à-dire accessible au plus grand nombre. Dans mon esprit, cette logique présente une similitude avec les contraintes du mécénat, sauf qu'au lieu de répondre à un commanditaire, on répond à un public.

Bref, dans tout ce grand chamboulement lié à des questions d'économie et de rentabilité, comment faire rentrer la question de l'écologie (qui est pourtant d'importance primordiale ?). Dès mes plus jeunes années, j'ai d'ores et déjà constaté que beaucoup de livres étaient conçus à partir de papier recyclé, ou répondaient à des logiques de préservation de la nature, notamment par le choix des forêts qui fournissent le papier. C'est un premier pas lors de l'achat du livre neuf, même si ça reste limité.

Aujourd'hui, je remarque que la question écologique passe par celle du réemploi du livre : moi-même, de plus en plus, je donne des livres que j'ai lus et que je sais ne pas relire avant longtemps. Les boîtes aux livres, de plus en plus répandues, sont une initiative intéressante. Il se développe aussi, de plus en plus via internet, des sites proposant des livres de seconde main à prix réduit. Car, ne nous leurrons pas, un livre, ça coûte cher, et qui n'économiserait pas quelques euros pour son roman d'été ?

Cependant (et c'est le sujet de cet article), je me retrouve partagée par cette idée. Effectivement, on allonge la durée de vie du livre. Mais qu'en est-il de la rémunération (déjà difficile, ne nous leurrons pas), des auteurs et des petites maisons d'édition ? Aucun droit ne leur est reversé lors de cet échange, puisqu'il est gratuit. Pour moi, cela est un vrai problème. Bien entendu, qu'il faut préserver la planète, mais je pense aussi aux personnes qui ont oeuvré dans l'ombre à l'élaboration d'un personnage, à la perfection d'un texte, tout cela pour "l'amour de l'art".

Je n'ai pas de vraie solution. Une commission, un contrôle ? Pour moi, ça passe surtout par une prise de conscience du lectorat. Non, ça ne me dérange pas de laisser derrière moi des manuels, des annuels, des classiques (qui se trouvent souvent gratuitement sur internet). Par contre, quand il s'agit d'un auteur récent, je fais au moins l'effort d'acheter du neuf, quitte à l'offrir ou le placer dans une boîte à livres par la suite. Et je continue à m'interroger.

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