La Provence

J'aime la Provence. J'ai la chance de commencer à vraiment connaître la région pour m'y rendre souvent au fil des ans, même si je n'y vis pas. Elle est liée à des souvenirs heureux, des moments de bonheur. J'attends toujours de pouvoir m'y rendre avec un plaisir et une joie non dissimulés. Pourtant, c'est une découverte tardive. J'y suis allée pour la première fois lorsque j'étais en seconde, lors d'un voyage scolaire de quelques jours (et ce n'est pas suffisant). Mon premier séjour prolongé en Provence date de mes 18 ans. J'y retourne aussi souvent que possible depuis. Ce lieu nourrit mon imaginaire d'une façon riche et variée : un paysage, la relation entre deux personnages, un coup de vent, une odeur, je glisse des souvenirs de Provence un peu partout dans mes écrits. J'ai conscience que cet amour est dû à ma vie personnelle, au fait qu'une partie de ma famille y vive, mais je ne peux m'empêcher de trouver un charme tout personnel à ce lieu unique au monde. Cette fois-ci, je vous parlerai donc davantage de ce lieu exceptionnel que de la façon dont il nourrit mon imaginaire.

1. La Provence littéraire

J'ai appris à aimer la Provence dans les livres. Cela m'a toujours paru un lieu à part, inspirant. D'abord Pagnol lorsque j'étais au collège, mais la vraie révélation a été Jean Giono, quand je l'ai travaillé au lycée. Grâce à lui, j'ai découvert les différents visages de la Provence et de ses habitants. Il y a dans ses ouvrages une poésie, une simplicité qui m'ont toujours inspirée. Parce qu'il montre la Provence telle qu'elle est : pas seulement belle, lumineuse, mais parfois aussi rude comme un hiver venteux et sec. Giono m'a appris la douceur des mots mais aussi leur rudesse, il m'a montré la valeur du contraste. Mes textes regorgent de Provence parce qu'il a influencé mon style d'écriture.

2. La Provence de carte postale

Ceux qui ne connaissent pas la région font l'erreur d'associer la Provence à la côte d'Azur. Il n'y a pas la mer en Provence. Par contre, la Provence de carte postale existe bien avec sa lavande en fleur, son accent typique, ses petits marchés aux saveurs délicieuses, sa chaleur étouffante, ses maisons en pierre au charme inégalable. Cette Provence-là fourmille de monde et l'été, de touristes. Elle fleure bon les vacances et le soleil. Elle a un incontournable goût de liberté, une touche de bonheur à l'ombre des oliviers ou d'une piscine où résonnent les éclats de rire. Lorsque je veux parler d'une ambiance paisible, heureuse, c'est à la Provence que je pense en premier. 

3. La Provence profonde

Lorsque les gens pensent à la Provence, ils imaginent Manosque, Aix-en-Provence, les collines et la chaleur. La Provence, c'est aussi la Haute-Provence, en bordure des Alpes. Cette région est une des plus admirables de France avec ses montagnes, ses villages typiques. Les Pénitents des Mées font partie de mes endroits préférés par leur beauté impressionnante, surtout la nuit. Il faut visiter la Provence en hiver. L'ambiance y est différente. Les gens y sont entre eux, heureux de passer les fêtes de fin d'année ensemble ou confrontés au mistral et à la neige. Le rythme de vie se ralentit, le flux de touristes aussi. L'air y est pur, le ciel d'un bleu inégalable.

4. Les gens

La Provence ne serait pas la Provence sans les Provençaux. Dès le début, j'ai toujours été accueillie avec une chaleur humaine, un respect de l'autre que j'ai rarement trouvé ailleurs. Il y existe une vraie solidarité familiale, locale, fondée sur l'estime mutuelle et l'amour. Je ne saurais dire à quel point je me sens honorée d'avoir un aperçu de ce côté de la Provence, moi qui n'en suis pas originaire, qui ne m'y rends que pour passer quelques semaines par-ci, par-là. Cet attachement à l'autre provoque des rivalités ou des rancoeurs, pousse au ragot parfois, mais cela aussi fait partie de mon expérience de ce lieu. J'ai appris un peu plus sur la nature humaine pour chaque personne que j'ai rencontrée là-bas.