L'angoisse de l'écrivain
Sans surprise, je n'ai aucune nouvelle des maisons d'édition auxquelles j'ai envoyé mon manuscrit en janvier/février dernier. On m'avait annoncé un délai de six mois minimum, un an maximum. Pourquoi alors continuer à y penser ?
Il y a en moi un mélange d'angoisse et d'espoir. Je souhaiterais le meilleur pour mon travail, c'est évident, mais j'ai aussi très peur. Un côté complètement irrationnel de ma personnalité me pousse à me dire que si mon manuscrit était bon, j'aurais déjà été recontactée. C'est passer outre ma connaissance du fonctionnement des maisons d'édition, du temps nécessaire à la lecture, relecture, concertation, sélection...
D'un autre côté, cela m'inquiète aussi. Chez certaines maisons, les six mois une fois écoulés, cela veut tout simplement dire que je n'ai pas été retenue... Je sais que je pourrais postuler et envoyer ce manuscrit ailleurs, mais j'ai étudié mon marché et je sais que j'ai soumis aux maisons qui me procureront des conditions de publication idéales. Du coup, j'angoisse.
Et puis, je ne peux m'empêcher d'espérer. Il existe dans l'idée même de l'écrivain un paradoxe fort, entre le "je n'y arriverai jamais", "ce que j'ai écrit ne vaut rien", et "je crois en moi et mon chef d'oeuvre". Très souvent, les deux idées coexistent sans demi-mesure. Je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi personne n'a encore compris à quel point ce que j'ai écrit est génial. Je dis ça avec second degré... Mais au fond, il y a cette petite étincelle...
L'attente est donc difficile. J'ai conscience que le monde de l'édition a ses propres lois. Mais c'est difficile.